La communication non verbale est depuis une vingtaine d'années devenue un domaine d'activités. L'internet et le règne du copier-coller a engendré des spécialistes, dont il est légitime de se demander au moment de faire appel à eux, s'ils sont réellement des spécialistes.

Il ne s'agit pas ici de délivrer des « bons points de spécialisme », qui serions-nous pour ça, mais plutôt de montrer comment un peu d'esprit critique suffit souvent à différencier les spécialistes honnêtes des experts sur l'internet.
Mais tant que la profession ne sera pas règlementée, qu'un ordre professionnel ne permettra pas d'organiser le domaine non verbal, appliquant un code d'éthique, un niveau de diplomation, le public doit s'accommoder d'un nombre bien limité de balises permettant de choisir un spécialiste.
La meilleure manière d'y parvenir, (si vous décidez de ne pas vous tourner vers un synergologue accrédité) est de poser quelques questions bien claires à votre interlocuteur et d'évaluer les qualités de ses réponses. Vous vous devez même de le faire !

Nous vous proposons ici 6 questions simples, à partir desquelles dialoguer avec lui :NONVERBAL 8

  • 1. Il dit de sa méthode de travail qu'elle est intuitive.

Or La méthode c'est précisément ce qui permet de valider ou invalider l'intuition.
Attention, il ne s'agit pas de dire que l'intuition n'existe pas, mais plutôt que l'argument est trop simpliste pour servir de critère d'expertise.

  • 2. Demandez-lui s'il existe des signes de fermeture dans une attitude non verbale.

S‘il vous parle des croisements de bras et des croisements de jambes sans autre forme d'explication, il ne saurait s'agir d'un spécialiste. Certaines formes de croisements de bras et de jambes facilement identifiables pour un spécialiste ne sont en effet pas des signes de fermeture mais ils sont des signes d'écoute attentive.
D'ailleurs les règles de lecture du croisement de bras (analytiques) ne sont pas du même ordre que celles du croisement de jambes (systémiques).

  • 3. Demandez-lui si les gestes autour du nez ou autour des cheveux par exemple ont une signification particulière.

S'il évoque par exemple le nez comme un organe sexuel, les cheveux comme organe de séduction et de manière générale passe à côté de la polysémie des zones corporelles, c'est que le discours est un discours préparé fondé essentiellement sur un bon sens simpliste. Il aura de la difficulté à passer de ce type de discours à l'observation du réel qui exige d'autres formes de raisonnement.

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  • 4. Demandez-lui de vous dire si les gauchers communiquent comme les droitiers.

S'il vous dit que leurs hémisphères sont inversés, la encore c'est la situation la moins fréquente, et ça n'a pas d'impact direct sur la communication non consciente mue par des zones actives se situant sous la division hémisphérique.

  • 5. Enfin si la personne vous explique que les gestes principaux sont faits avec notre main dominante.

Il confond les gestes conscients et non conscients. Les gestes non conscients sont les gestes accompagnant le discours. On pourrait penser qu'ils ne servent à rien et ne sont pas réellement conscients. Ce ‘est pas la règle de la main dominante qui préside à leur lecture.

  • 6. Dès qu'il observe des dissymétries sur un visage, il les interprète en termes de tricherie ou de non congruence.

Une personne peut être traversée par des états différents en étant authentique.
Exemple : si on évoque devant vous une situation attristante alors que vous êtes d'humeur joyeuse, ces deux états en apparence contradictoires seront tous les deux visibles sur votre visage.

Vous devriez assez rapidement en dialoguant ouvertement avec votre interlocuteur, savoir si votre confiance est bien placée.